Voici un article fort intéressant :
Selon le sociologue Simon Langlois, le bonheur dépend de ce qu'on a mais aussi de nos aspirations.
Mesurer scientifiquement le bonheur, est-ce possible? Entre satisfaction des besoins et bien-être, l'appréciation de cet état de grâce reste très relative. Le sociologue Simon Langlois pense toutefois que le bonheur - ou du moins, le bien-être - s'avère bel et bien mesurable.
Le chercheur de l'Université Laval a participé à l'élaboration de l'Indice canadien du mieux-être (ICMÊ), un regard unique sur la qualité de vie globale des Canadiens et Canadiennes.
Mesurer scientifiquement le bonheur, est-ce vraiment possible?
C'est possible, mais pas simple. Des techniques existent pour mesurer ce qu'on peut appeler le «bien-être», le «bonheur social», la «satisfaction», la «privation» ou la «bonne société». Toutefois, il faut faire la distinction entre un indice de mesure construit de manière subjective ou un indice objectif de réalité subjective. Par recoupement des indices objectifs, mesurant les différents revenus et les différents besoins, nous arrivons à cerner la situation, à dessiner le bonheur d'une population et des individus.
N'est-ce pas un défi de penser que les indices peuvent tout mesurer... même le bonheur?
Évidemment, toute mesure représente une réduction, un simple reflet d'une réalité multiple. Cet indice fait reculer les frontières afin d'obtenir une représentation stylisée de la réalité. Le bonheur varie selon les individus. Il dépend de ce qu'on a - la réalité mesurable -, mais aussi de nos aspirations. Ces aspirations sont plus grandes chez la classe moyenne que chez les riches (qui peuvent se payer ce qu'ils désirent) et les plus pauvres (qui disposent d'une marge de manoeuvre si étroite qu'ils ne se sentent pas privés de vacances dans le Sud, même s'ils en rêvent). Ceux qui y ont déjà goûté - la classe moyenne - se sentent plus frustrés [...]
Parlez-nous de la représentation sociale du bonheur?
Dans les sociétés traditionnelles, et chez nous autrefois, les paysans vivaient au rythme des saisons. Il fallait semer, moissonner et pour cela une certaine solidarité familiale et entre voisins était de mise. L'Église était un lieu de rassemblement où l'on tissait des liens sociaux, où les futures alliances (familiales) prenaient corps. À l'époque, la famille était le principal lieu de protection individuelle et la sexualité était fortement contrôlée. Notre société ne fonctionne plus comme cela. Ces anciennes valeurs ont été abandonnées par les sociétés occidentales qui valorisent la rationalité et le progrès. Le bonheur possède donc une représentation sociale selon la société de référence dans laquelle nous évoluons. Ce qui faisait le grand bonheur des gens, il y a un siècle, posséder une voiture par exemple, est devenu banal. Maintenant, nous vivons dans une société qui fait une grande place à l'économie et à l'utilité, ce qui offre une vision souvent réductrice de nos besoins. Ils passent souvent dans l'avoir et le matériel [...]
Vous êtes d'accord avec ce sociologue vous?
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